Réalisée par Patrick Méka
Source : Le Bélier intrépide (Quotidien) N°039 du jeudi 29 janvier 2015
Photo : www.gbich.com
Après avoir fait ses preuves à Fréquence 2, Oulaï Souleymane
ou ‘’ l’agitateur de consciences ’’, n’est pas un inconnu dans l’arène des
producteurs et animateurs radios en Côte d’Ivoire. Aujourd’hui à la tête d’un
studio-école dédié à la formation initiale et continue aux métiers de la radio,
en Côte d’Ivoire. Il explique le bien fondé d’une telle structure au bord de la
lagune Ebrié.
D’où vous est venue l’idée de mettre
sur pieds, les studios Mozaïk ?
C’est une longue histoire, une grande étape dans ma carrière,
hélas peu connue en Côte d’Ivoire. Car ici (ndlr : Côte d’Ivoire) on me
connait comme étant producteur radio et animateur sur fréquence 2 puisque j’y
ai passé dix (10) années. Mais j’ai appris beaucoup plus. Et la somme de toutes
ces expériences nous a conduits naturellement vers ce projet. En dix années à
la radio, nous avons constatés qu’il n’y avait pas de formation continue alors
que les médias changent. La radio qu’on faisait il y a dix ans, n’est plus la
même aujourd’hui. Donc la formation doit être permanente. Nous avons aussi vu
arriver des jeunes gens qui ont été recrutés à la suite d’un casting de voix. A
mon humble avis ce n’est pas suffisant pour avoir un journaliste. Il faut qu’il
soit formé. Idem pour un animateur, à moins qu’on recherche un DJ (disc
jockey). Il faut aller au-delà. Dans tous les cas c’est un métier. Et il faut
être formé pour le pratiquer. Donc nous avons constaté qu’il y avait une grosse
lacune au niveau de la formation. Nos jeunes gens dans les radios dites de
proximité sont recrutés pour s’entendre parler à la radio. Mais s’écouter
parler à la radio n’est pas suffisant pour parler aux auditeurs.
Mais il existe déjà des studios
écoles ici qui font de la formation. Qu’est ce qui fait votre
particularité ?
On ne vient pas en disant qu’il n’y a rien qui est fait sur
le terrain. Mais nous disons qu’il y a une autre proposition et qu’y a un
besoin. Certes les écoles existent ici, mais vous ne connaissez pas notre
projet. C’est aux ivoiriens qui les ont fréquentés de dire ce qu’ils ont
appris. Le projet que nous portons est celui de la formation au métier de la
radio avec un focus spécial sur tous les formats du journalisme et à 100 %
pratique. Quand on arrive ici, on fait tout de suite de la radio. Nous sommes
dotés d’un studio entièrement équipés. L’étudiant qui rentre ici dès la
première semaine reçoit un kit de reportage constitué de matériel de haute
qualité. A mon époque, on était 50 personnes pour 10 ordinateurs, et on était
obligé de faire une liste des programmés. En toute modestie, je ne vois pas une
école autant équipée que nous. En plus nous proposons une formation qualifiante
et non diplômante. Et la cerise sur le gâteau c’est qu’ici, on paie zéro F CFA. Toutes les classes sociales y sont admises. Bien sûr après un test d’entrée. Ce
projet professionnel et social est notre contribution pour le développement de
la Côte d’Ivoire.
Et au niveau du rendement des
étudiants qui sortent de votre école. Y a-t-il satisfaction …
Oui. Il y a une satisfaction. Nous sommes à la quatrième
promotion bientôt et je peux vous dire que nous sommes totalement satisfaits.
Des gens qui n’ont jamais attrapés un micro rentrent ici, après 6 mois, quand
ils ressortent, ils sont aussi compétitifs que certains qui exercent dans de
grandes radios de la place. J’ai une étudiante qui, dernièrement a participé à
un reportage de ‘’France 24’’. Vu la qualité des enseignements et le matériel
technique en place, nos étudiants qui sortent d’ici sont meilleurs par rapport
à la plupart des animateurs que nous écoutons chaque jour, sur les stations de
radio. Il y a également des témoignages d’auditeurs qui expriment leur
satisfaction par rapport au rendement de nos étudiants. Le tigre ne criant pas
sa tigritude chacun est libre de vérifier. Mais nous avons la caution de la
HACA (Haute Autorité de la Communication Audiovisuelle) et du ministère de la
Formation professionnelle.
Quel bilan faites-vous, à
mi-parcours ?
Nous n’avons pas encore bouclé une année. Il est trop tôt pour
le faire mais je dirai que nous nous rendu compte que les jeunes ivoiriens ont
beaucoup de talents, il suffit de leur donner une bonne formation qualifiante
et professionnelle. Ce que nous faisons au Studio Mozaïk On a beaucoup de
demandes de journalistes et étudiants qui veulent se former à notre école.
C’est déjà quelque chose de positif pour nous.