samedi 23 janvier 2010

Roger Fulgence Kassy: 21 ans déjà


Par Fraternité Matin, le jeudi 21 janvier 2010



Roger Fulgence Kassy, surnommé RFK, aussi bien par ses amis que ses nombreux admirateurs, décédé le 20 janvier 1989, reste, 21 ans après sa disparition, un talent difficilement remplaçable dans le microcosme médiatique ivoirien, voire africain.

Journaliste et animateur radio et télé, le «père» de la célèbre émission de concours d’orchestres, Podium, d’artistes en herbe, Première chance (qui révéla, entre autres, son ami Alpha Blondy, méga star internationale du reggae), Nandjelet, Jamboree, Super Star Station, apparaît, aujourd’hui encore, comme un avant-gardiste de la production et de la présentation audiovisuelle.

Ses années de gloire, il les acquiert dès 18-19 ans, avec sa gueule de «rebelle», son rire quelque peu irrévérencieux et son look de dandy, qui tranche avec le conformisme de ses devanciers, apparentés à des «fonctionnaires». A la fin des années 1970, Roger Fulgence Kassy est vu comme une star et un mentor de la jeunesse ivoirienne dans le milieu de la musique et du show-business.

Animateur le plus talentueux de sa génération, il devient l’animateur vedette de la RTI. Homme simple, Roger Fulgence Kassy avait une façon spéciale d’animer, de toucher et d’accrocher son auditoire. L’un des héritages qu’il ait laissés à la postérité reste l’émission Podium conduite aujourd’hui par Didier Bléou, après que certains comme Yves Zogbo Junior, Aboubakar Touré, Kader N’Daw, John Jay, Baba Coulibaly, s’y sont succédé, avec des fortunes diverses. Sans jamais frôler la classe de RFK.

Pour RFK, «Tant qu’il y aura des hommes et des femmes sensibles à la chose musicale et capables d’apprécier un bon chanteur et une belle orchestration musicale, Podium vivra». Cette phrase prophétique, quasi-testamentaire qu’il lâcha au cours de son dernier Podium une année avant de s’éteindre, sonne, 21 ans après, comme l’espérance en la pérennité du live intégral. Cette émission, héritage qu’il a laissé, occupe encore une place de choix dans la grille de programmes de la télévision ivoirienne pendant les vacances.

Le 20 janvier 1989, dans la torpeur matinale d’un harmattan finissant, Roger Fulgence Kassy s’éteint, officiellement d’une asthénie générale, qu’il appela lui-même «la crève», mais officieusement, et entre autres rumeurs, des suites d’une cirrhose de foie. Ses obsèques, suivies par plusieurs milliers de jeunes ivoiriens, suscitent un engouement national ; ses fans n’ont pas hésité à accompagner leur idole jusqu’à sa dernière demeure à Kocoumbo (près de Toumodi).

A l’instar de l’artiste-musicien Serge Kassy qui chantait «Fulgence Kassy, tu es parti trop vite», beaucoup ont rendu un vibrant hommage à cet homme qui a grandement marqué l’univers audiovisuel et musical ivoirien dont Alpha Blondy avec la chanson «Fulgence Kassy», ou encore Les Compagnons d’un soir (Tiburce Koffi, Gustave Guiraud, Venance Konan, Luc-Hervé Nko, Barbara Akabla, Yves Zogbo Junior, avec le single «Ful».



Rémi Coulibaly



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